Toujours à terre, notre charmante demoiselle reçut la main ferme d’Abigail pour se relever. Pas de blessures, pas de bleus futurs -pour l’instant-. Un peu surprise par sa chute, la demoiselle secoua vivement sa tête pour « retrouver ses esprits ». Ni heureuse, ni même touchée par l’attention du jeune homme, elle savait simplement que par politesse c’était la moindre des choses de sa part. Oui, une personne froide aux premiers abords n’est pas forcément sans coeur -ou insensible comme vous le voulez-. Akane connaissait très bien ce genre de personnes ; froides et indifférentes. Après tout, il y en avait pas mal dans le lycée, et elle les gérait plutôt bien. Le seul problème, c’est la motivation. Certes, aucun de ces trois individus ne se connaissent, mais aucun d'eux ne prétendait vouloir faire des efforts niveau conversation. D’ailleurs, la petite blonde se demandait ce qu’elle faisait à présent, contrainte à devoir emmener cette demoiselle dans sa chambre ..
« Je ne pense pas vous être d’une grande aide voyez-vous .. »
Certes, la miss avait plus servie de boulet qu’autre chose, mais sa présence ne gênait apparemment pas. Alors, elle se contentait de suivre le mouvement, cette fois ci avec une démarche plus gracieuse et discrète. Chikage demanda à la demoiselle si elle arrivait à gravir les marches. Oui, et elle n’avait pas vraiment le choix maintenant. Voulant ne pas répondre pour marquer une forme d’indifférence, elle craqua bien vite.
« Oui, ça ira. Mais je pense toujours que ce n’était pas à lui de tout porter. »
Chose faite, elle continua son périple direction « numéro 38 », de ce qu’elle avait pu entendre. Akane connaissait bien cette chambre, du moins ce côté là des chambres. En effet, quelques étudiants s’amusaient parfois à bloquer le passage, pour une raison encore inconnue.
Connaissant presque le chemin par cœur, nos trois jeunes gens arrivèrent au premier étage et empruntèrent le couloir des chambres. Tout au bout de celui ci, on pouvait distinguer une masse noire. Plus Akane s’en approchait, plus elle avait la certitude qu’il s’agissait de ces étudiants. Il était tôt pourtant, étais-ils matinales au point d’aimer bloquer le passage ?
Une voix retenti à nouveau et extirpa la demoiselle de ses pensées. Cette voix n’était autre que celle de Chikage, râlant auprès de ces jeunes. Des problèmes ? En étaient-ce vraiment ? Dans ce cas, Aka n’aurait d’autre choix que d’intervenir ..
« Oh. Pourriez-vous libérer le passage s’il vous plaît ? »
Décidément. La relation entre Akane et la jeunesse se détériorait. Non pas qu’elle se considérait comme quelqu’un d’âgé, mais que leur perception de la vie et surtout de l’amusement n’étaient pas les mêmes. Empoignant son ombrelle, elle poussa les nombreuses jambes étirées de tout leur long pour se frayer un passage. Ombrelle pas si persuasive, la demoiselle remonta légèrement son jupon pour voir où elle mettait les pieds -pas de quoi s’affoler-. Mais lorsqu’elle tenta de traverser ce barrage humain, une résistance -une jambe, certainement- lui barra de nouveau la route et elle faillit tomber à nouveau.
Aujourd’hui ne devait pas être son jour. Vous savez, ce fameux jour où tout se passe à merveille. Se retournant brusquement pour démasquer ce fauteur de trouble, la demoiselle ne perdit pas son calme habituel.
« Ça se lève tôt pour mieux amuser la galerie, n’est-ce pas ? »
En réalité, elle n’attendait pas vraiment de réponse de leur part. Seulement de la coopération. Était-il si difficile d’atteindre une simple chambre de nos jours ?