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 Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE

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Russell Fletcher
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Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE Vide
MessageSujet: Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE   Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE EmptyMer 29 Déc - 17:17

Il aurait littéralement bondit de joie lorsque l’autre accepta de le laisser l’aider à mettre son écharpe s’il n’avait pas été amené au septième ciel quelques moments plus tôt –lorsqu’il avait accepté de l’accompagner jusque dehors. C’était dommage, quand même, qu’il n’ait pas de mémoire au-delà de quelques instants; parfois, il aimerait bien savoir ce qui se passait dans sa tête. Est-ce qu’il le faisait exprès parce que c’était moins compliqué, plus amusant? Peut-être. Sauf que voilà : Russell s’en fichait. Au début, ça le tracassait, mais maintenant, il faisait avec. Il avait décidé qu’au final, tout ce qu’il pouvait lui donner, c’était un peu de sa confiance sur le sujet –tout comme lui en réclamait sur beaucoup d’autres sujets. Valait mieux ne pas en parler. Aussi, Russell s’était contenté de tendre les quelques pièces de vêtements à Isaak pendant que celui-ci les enfilant en maugréant comme à son habitude –il avait envie de lui pincer les joues pour ça. C’était comme un petit ourson grognon, en fait. Sauf que même s’il l’appelait mon chaton et des trucs du genre, il préférait ne pas relever de ressemblance. Mais en même temps, un petit ourson brun-noir aux grands yeux qui mange du miel en se prélassant dans un pré, c’est joli comme image, et ça correspondait plutôt bien à son ami, qu’on le veuille ou non. Sauf qu’Isaak était résolument plus maigrichon svelte que n’importe quel ours, évidemment. Ça aussi, ça devait faire partie de son charme, ou quelque chose du genre. En tout cas, c’était pas lui qui allait s’en plaindre. Si en plus du reste il fallait qu’il s’occupe de sa diète…

-Tiens, avait-il fait en lui enroulant le foulard autour du cou. C’était pas si terrible finalement, non?

Il avait envie de plonger son nez dans la laine du foulard, comme ça, spontanément. Mais il avait quand même été mieux élevé que ça, et on dirait ce que l’on voudra, il ne voulait pas trop forcer l’autre, non plus; il se serait assurément prit un coude dans le visage –à cause de l’effet de surprise- s’il avait été tenté de mettre cette idée à l’action. Il écouta attentivement Isaak parler de ses cours –ce qui, au final, n’était si difficile, puisque cela se résumait à pas grand-chose. Et ça lui mit automatiquement la puce à l’oreille : l’autre ne devait pas avoir écouté un seul mot de ce que le professeur avait dit. C’était ça, le désavantage des profs holographiques : ils étaient bien moins chiants, mais c’était tellement plus facile de les ignorer, aussi. Il ne prit pas la peine de soupirer et laissa un simple sourire s’étirer sur ses lèvres : cet après-midi, il avait envie d’ignorer tous les soucis de l’école. Parce qu’Isaak voulait bien prendre une promenade avec lui, et qu’il faisait beau dehors, et que l’on se serait crû dans une boule de Noël. Et aussi parce qu’au final, il savait bien que l’effort, ce n’était pas lui qui devait le fournir. Oh; son silence, de toute manière, devait en dire beaucoup plus long sur ce qu’il pensait de la réponse d’Isaak que n’importe quel discours. Parce qu’avec l’autre, la seule manière de faire passer un mot correctement, c’était en en utilisant très peu.

Lorsque l’autre avait eu terminé de s’habiller, il l’avait tout simplement conduit vers la sortie. C’était plutôt mignon; tout habillé pour aller dehors comme il était, Isaak ressemblait à un astronaute en entraînement. Ce qui, en y repensant bien, est tout de même plus flatteur que de se faire dire que l’on ressemble à un Monsieur Michelin noir. Et lorsqu’ils avaient ouvert la porte –magie! Les gros flocons qu’il avait annoncés tombaient doucement, comme s’ils valsaient dans le ciel avant de se déposer délicatement sur leur peau. Russell n’avait qu’une envie : prendre son élan sur le long chemin dégagé devant la porte de l’école. Sauf qu’il se doutait que ce n’était pas vraiment ce qu’Isaak voulait faire –et puis, il trouvait beaucoup plus agréable de faire ce même chemin à deux, même si c’était pour le faire plus lentement. Même qu’en fait, s’il était avec Isaak, lentement, c’était plus que bien. Il le poussa légèrement avec sa main, l’enjoignant à ne pas rester dans le cadre de porte. Tout, autour d’eux, était teinté de blanc. Oh; bien entendu, on pouvait voir le vert des arbres et, à quelques endroits, de flaques de boue : l’hiver ne faisait que commencer. Mais déjà, le sol était recouvert d’une couche de neige satisfaisante, dans les un pied et demi, deux pieds. De quoi pouvoir rouler sur soi-même sans se prendre un caillou. Il devança quelque peu son compagnon, regardant les divers chemins qui avaient été creusés plus ou moins récemment par d’autres élèves avant eux. Par où aller? Il aurait bien demandé à Isaak, mais il savait bien que ce dernier n’avait aucune idée de l’emplacement où il était, avec toute cette neige qui recouvrait ses seuls repères, s’il en avait.

-Viens, Isaak; on va aller par là. Le chemin n’est pas tracé encore, mais avec tes bottes, ça ne devrait pas être un problème. Ton sac n’est pas trop lourd?

Il lui tendit sa main gantée, attendant qu’il veuille bien la l’y déposer avant de la glisser dans la poche de son propre manteau. Oui, en faisant ça tout subtilement, comme ça, comme si c’était tout à fait anodin comme geste, il espérait que l’autre ne s’oppose pas. Et en plus, il s’était remis à marcher. Ah non! Aujourd’hui, Isaak n’avait pas le droit de lui résister. Parce qu’aujourd’hui, il faisait beau, il s’était habillé tout propre –mais on ne le voyait pas à cause du manteau- et aussi parce que la neige qui fondait sur ses cheveux ressemblait à de petites paillettes translucides et circulaires. Ils débouchèrent, après quelques petites minutes de marche, sur la roseraie qui, à ce moment de l’année, était bien entendu réduite à des arrangements de branches saupoudrés de neige. Le fait que les fleurs soient absentes n’enlevait que bien peu à la magie de l’endroit, les bancs et autres arrangements architecturaux étaient toujours présents. Russell se décida enfin de laisser aller la main d’Isaak, manquant s’enfarger dans une marche lorsqu’il se dirigea à grands pas vers un banc situé sous une jolie arche, un peu en retrait; de là, on faisait dos à l’école, et l’on pouvait même voir la forêt se dresser au loin. Il enleva la neige d’un mouvement rapide de son bras, se redressant rapidement.

-Tu veux t’asseoir un moment?

Il prit place à une des extrémités du banc, laissant à l’autre le choix de se mettre à côté de lui ou un peu plus loin. Et soudainement, un grand vide l’emplit. Pas qu’il avait l’impression qu’il n’y avait plus rien à faire, ou qu’il n’avait rien envie de faire. C’était qu’il avait envie de ne rien faire, de juste… être là. Sauf qu’il ne savait pas s’il était capable de supporter ce vide, en même temps. Parce qu’autant qu’il le rendait calme, autant il le rendait nerveux. Alors Il tripotait le rebords de son manteau, il essayait de trouver une position plus confortable sur la pierre bien trop froide pour sa peau sensible; il fallait dire que lui n’avait pas son pantalon de neige. Et plutôt que d’observer le paysage devant lui, il fixait désespérément ses bottes. Juste quelques secondes, mais actif comme il était, cela lui sembla être bien trop long pour ne pas avoir l’air normal.

-Dis, Isaak… commença-t-il en se tournant vers lui, je peux te poser une question? Tu n’es pas obligé d’y répondre, mais… Pourquoi est-ce que tu as décidé de venir à cette école? C’est loin de chez toi, alors je me demandais…

Parce qu’au fond, il se doutait bien que les autres n’avaient pas étés amenés de force dans cette établissement, et puis, Isaak ne lui avait jamais dit qu’il souhaitait en partir. Quoique lui-même disait en public qu’il adorait cet endroit pourris, alors ça ne voulait rien dire. Et si Isaak se plaisait ici? Est-ce qu’il lui pardonnerait de vouloir détruire cet endroit, de risquer de ne pas vivre ces quelques instants? Et s’il réussissait –est-ce qu’Isaak pourrait tomber amoureux de lui en dehors du contexte de cette école? Valait mieux se préoccuper de l’histoire d’Isaak plutôt que de se morfondre pour des questions qui ne seraient probablement jamais répondues.
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Isaak Nilsson
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE   Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE EmptyMer 12 Jan - 19:55

Il l’avait suivit sans dire un mot, se laissant guider par Russell alors qu’il l’entraînait par la main dieu sait où - il n’avait, sans surprise, jamais vraiment eu un particulièrement bon sens de l’orientation. Tout était blanc, presque trop même, lui donnant mal aux yeux; sans doute sa vision finirait-elle par éventuellement s’habituer à la luminosité et au reflet du soleil sur la couche de neige. Enfin, il l’espérait, du moins. Regardant sans vraiment sembler s’y intéresser le nuage de condensation qui ne manquait pas de se former à chacune de ses respirations, la neige s’enfonçant sous ses pas à chaque fois qu’il avançait, il ne pouvait s’empêcher de remarquer que l’hiver était vraiment installé; c’était, de son souvenir, la première fois qu’il sortait à l’extérieur depuis le début de la saison. Rien de vraiment étonnant non plus, considérant qu’il n’était pas un grand fan du froid et du plein air; mais au moins, il n’était pas, seul qui rendait la chose moins... Pénible? Presque agréable, même. Presque.

Malgré le fait qu’il ne portait qu’une attention plus que minime à ce qui l’entourait, il remarqua immédiatement lorsque Russell lui lâcha la main pour se diriger un peu plus loin vers plusieurs bancs en pierres recouverts de neige. Haussant un sourcil interrogateur, Isaak se résolut néanmoins à le suivre, marchant malgré tout précautionneusement, histoire de ne pas glisser sur une plaque de glace invisible; se casser quelque chose n’était, franchement, jamais agréable, et il n’avait pas envie que ça lui arrive ici. Finissant par le rejoindre, les paroles de l’autre se perdirent dans l’air froid, sec; mais, après tout, ça ne lui dérangeait pas. Pas vraiment.

Se laissant tomber lourdement sur le banc à côté de son petit ami, il lui jeta un regard en coin; il semblait, quelque part, presque perdu dans ses pensées. *Bah, tant pis hein...* se dit-il intérieurement, se mettant à observer d’un air, sinon intéressé, presque attentif les flocons qui tombaient lentement du ciel. Presque au ralentit, comme un film que l’on aurait fait passer en image par image; ou alors, c’était tout simplement encore son esprit qui lui jouait des tours, allez savoir. Et c’était à peine si le vent soufflait; il ne savait trop si c’était une particularité de l’endroit ou non, mais enfin... Au moins, la température n’était, pour le moment, pas vraiment différente de ce dont-il avait l’habitude lorsqu’il était encore en Suède, à ce temps-ci de l’année; rien de vraiment dépaysant en soit.

-Dis, Isaak… fit soudainement Russell à côté de lui.

Quelque chose, dans sa voix, dans la manière dont-il avait dit son nom lui fit tourner la tête, regardant son ami, essayant de se concentrer du mieux qu’il pouvait sur ce qu’il lui disait. Il avait un air qui lui semblait presque sérieux, de ceux qui donnent l’impression de vouloir dire ‘j’aimerais vraiment que tu m’écoutes, pour une fois’. S’adossant un peu plus confortablement contre le dossier en pierre - ou du moins, autant que la chose était possible -, il finit par détourner les yeux, laissant son regard errer un court instant sur les quelques arbres que l’on arrivait encore à apercevoir, avant de secouer la tête. *Écouter... Je dois écouter, c’est vrai...*

-...une question? Tu n’es pas obligé...

*Uh? Une question...? Mais qu’est-ce qu’il veut savoir, tout d’un coup?* ne pu-t-il s’empêcher de se demander malgré lui, presque intrigué par sa demande. Ce n’était pas vraiment son genre de faire ce genre de chose; ou du moins, d’en faire tout un plat pour une simple question.

-...que tu as décidé de venir à cette école? C’est loin de chez toi, alors je...

Clignant des yeux un moment, Isaak pencha légèrement la tête, fronçant les sourcils, avant de se mettre à fixer les quelques nuages qu’il arrivait à voir dans le ciel. Mais qu’est-ce que c’était que cette question...? Il n’aurait jamais vraiment pensé qu’il aurait pu être intéressé par ce genre de chose - pour le peu qu’il y avait d’intéressant dans la chose, bien franchement -, et il ne comprenait pas, surtout ce qu’il lui prenait de tout d’un coup le lui demander.

-Mh... C’est que... fit-il d’un ton qui, quelque part, semblait presque incertain.

Probablement parce qu’il l’était. Oui, sans doute... Pas qu’il ne voulait pas répondre, seulement, il ne savait pas trop quoi répondre. Parce qu’en effet, pourquoi était-il venu? Parce qu’il en avait marre que les autres le voient comme un imbécile, et qu’il voulait s’en aller, voir ailleurs si les choses seraient différentes? C’était presque lamentable, vu comme ça.

-Bah... Pour faire changement, j’imagine... marmonna-t-il, suivant des yeux un flocon qui finit par tomber sur le sol devant lui. Et puis, j’en avais assez des gens idiots, alors...

Ce n’était pas un mensonge, et il n’avait pas envie de passer des heures à s’étendre sur le sujet. Et puis, quelque part, il ne pensait pas qu’il y avait vraiment quelque chose d’autre à dire. Fermant les yeux un instant, il déposa sa tête sur l’épaule de l’autre adolescent, cherchant aveuglément sans main sans même le remarquer, finissant par la prendre presque possessivement. Il n’y avait presque aucun son, ici; cela faisait changement des couloirs bruyants et des salles de classes jamais vraiment silencieuses. Même dans leur chambre, ils n’avaient pas souvent ce genre de silence; essayez donc de n’entendre aucun bruit lorsque vous avez des voisins à gauche, à droite et en face de votre chambre. Sans savoir pourquoi, il se sentait étrangement fatigué; c’était d’ailleurs étonnant, compte tenu de l’heure relativement peu avancée de la journée. C’était vrai, il était quoi, midi? Ou peut-être une heure de l’après midi... Ou moins... Il avait oublié.

-Tu as dit qu’on restait ici combien de temps, déjà...? demanda-t-il au bout d’un moment, après avoir essayer de se souvenir en vain de la réponse. Il faudrait pas être en retard en cours...

Il avait cours de quoi, après? Anglais? Oui, anglais, il en était sûr. Presque sûr. Plus ou moins sûr...? *Oh, peu importe...* Ouvrant les yeux, il grimaça légèrement; la lumière était vraiment trop forte - enfin, juste assez pour que ce soit désagréable. Il commençait, d’ailleurs, à avoir chaud; les trop nombreuses couches de vêtements qu’il avait enfilées les unes après les autres, à n’en pas douter. Mais ça ne le dérangeait pas plus qu’il le fallait; après tout, il était avec lui, donc ce n’était pas parce qu’il avait un peu chaud qu’il allait vouloir s’en aller. Plus tard, peut-être. Mais pas maintenant. Et tant pis pour les cours.
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Russell Fletcher
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE   Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE EmptySam 22 Jan - 17:15

Russell était aux anges, rougissant faiblement alors qu’il parlait; on aurait facilement pu attribuer ce fait à la fraicheur de la température, aussi était-il sauf. Il était heureux, bêtement, simplement parce qu’Isaak était en sa présence –et il était encore plus intimidé par le fait que, cette fois, non seulement il l’écoutait, mais en plus, il semblait accorder une attention toute particulière à ses mots. Et peu lui importait que son regard se détourne une fois ou deux pour vagabonder dans les alentours : il se contentait de se concentrer sur le fait qu’à chaque fois, il revenait vers lui, et se sentait honoré de l’attention qu’il daignait bien lui porter, et surtout, de l’effort qu’il semblait visiblement faire, alors que lui-même ne parlait même pas d’un sujet si intéressant que ça. Ses lèvres se plissèrent en un sourire asymétrique, son nez se fronçant comiquement alors qu’il essayait de ne pas non plus en faire tout un plat –des plans pour qu’Isaak ne recommence plus jamais, ou le prenne pour un dérange. Il l’était, mais quand même, pas plus que les autres, pas vrai?

Il regarda un moment le nuage de condensation qui s’était échappé de sa bouche en filament alors qu’il refermait ses lèvres, observant un Isaak qui semblait porter une attention toute particulière aux nuages dans le ciel –ou peut-être même à un des flocons qui tombaient sur eux. Il fit de même, lui laissant ainsi le loisir de penser à se réponse –et, aussi, pour ne pas penser au fait qu’il y avait en fait beaucoup de chances que l’autre n’ait rien saisit de ce qu’il disait. Parfois, il avait envie d’apprendre le suédois juste pour vérifier que ce n’était pas simplement parce qu’Isaak ne comprenait pas suffisamment l’anglais qu’il ne parlait qu’aussi peu. Il ferma un peu les yeux, éblouit par les quelques rayons du soleil qui venaient percer entre les nuages et les flocons qui dansaient dans le ciel.

Il se retourna vers Isaak en le voyant hésitant, semblant lui-même devenir hésitant. Est-ce qu’Isaak ne lui faisait tout simplement pas assez confiance pour lui en parler? Probablement pas; s’il n’avait pas voulut lui parler de ce genre de chose, il l’aurait probablement su plus tôt, parce que l’autre n’était quand même pas du genre à faire trainer une conversation à laquelle il ne voulait pas participer. Alors il se détendit un peu, reniflant discrètement parce qu’il avait le nez qui commençait à couler, maintenant qu’ils ne bougeaient plus.

-Bah... Pour faire changement, j’imagine... avait commencé Isaak, comme s’il cherchait ses mots avec soin.

Russell cligna des yeux, ne sachant pas trop comment prendre ce que l’autre venait de dire. Est-ce qu’il y avait quelque chose, en suède, qui l’avait obligé à partir, parce qu’il n’arrivait plus à supporter la vie? Ou avait-il simplement eu envie de quitter le décor enneigé et monotone de son pays natal pour une vie peut-être plus excitante en Grande-Bretagne? En même temps, Isaak n’avait pas nécessairement l’air d’un jeune homme cherchant l’action à tout moment de la journée, mais c’était vrai, aussi, qu’il n’aimait pas faire la même chose trop longtemps. Sauf qu’en même temps, c’était plus une question d’investissement personnel que de localisation, non? Russell décida toutefois de rester muet, écoutant la suite de ce qu’il avait à dire.

-Et puis, j’en avais assez des gens idiots, alors...

Il trouvait ça troublant, d’entendre Isaak dire que les gens étaient idiots; il détestait les gens de là où il venait tant que ça? C’était vrai, après tout; il ne lui avait jamais posé de questions sur sa famille, et avec ça, ça lui donnait encore moins envie de le faire, parce qu’il n’avait pas envie de tourner le couteau dans la plaie ou un truc du genre. Alors il se contenta d’hocher la tête, essayant de ne pas trop analyser ce qu’il venait de dire; c’était une réponse vague, après tout, et peut-être était-elle censée le rester. Le bruissement des cheveux d’Isaak contre le tissus de son manteau le fit sourire tendrement, l’obligeant à esquisser ce genre d’expression niaise qu’on les gens amoureux –celle qui donne l’impression que l’on perd quelques points de Q.I. à chaque seconde qui passe. Il sentit qu’on lui dérobait sa main, la laissant partir sans grand regret. Il aimait bien laisser Isaak être possessif envers lui, puisqu’il était la seule personne avec qui il le faisait –et puis on dira ce que l’on voudra, il était du genre à laisser Isaak faire tout ce qu’il voulait. Il était beaucoup trop soumis dans ce genre de situation. Il tourna légèrement la tête, sentant les cheveux d’Isaak contre sa joue; il n’osa toutefois pas pencher sa tête vers la sienne, ayant peur que son poids rende cette position inconfortable.

-Tu as dit qu’on restait ici combien de temps, déjà...? avait fait Isaak, semblant déjà ennuyé de leur petite escapade en dehors des murs de l’école, au plus grand désarroi du blondinet. Il faudrait pas être en retard en cours...

Russell soupira doucement, Certains disaient que le temps passait trop vite en bonne compagnie, sauf que dans le cas d’Isaak, il ne savait pas si c’était parce que le temps allait tellement vite qu’il se croyait déjà demain ou si c’était parce que le temps ralentissait tellement qu’il remontait le cours de la journée. Il se contenta de serrer la petite main gantée qui le retenait, comme pour le gronder.

-Je voudrais bien qu’on reste ici pour toujours, mais à ce que je vois, cette idée ne te plais pas trop, on dirait. J’avais dit au départ jusqu’à avant le souper, mais si tu en a assez, on peut toujours rentrer, esquissa Russell sans grande conviction. Mais euh… non, tu seras pas en retard en cours, parce qu’il n’y a plus de cours pour aujourd’hui, et j’ai quand même pas l’intention de te voir devenir un pop-sicle avant de rentrer, non plus.

Le jeune homme repoussa doucement la tête du noiraud, jetant un coup d’œil aux lèvres rouges faiblement plus bombées à cause du froid. Lui, fixation? Jamais, voyons. Sauf qu’il avait l’impression qu’Isaak avait un peu trop chaud, vu que ses mèches de cheveux semblaient vouloir commencer à coller sur son front et qu’un petit rouge s’étalait sur ses joues. Ou avait-il trop froid? Il n’aurait su le dire. Ce dernier, d’ailleurs, n’avait pas l’air d’être encore au courant de son inconfort, aussi préféra-t-il ne pas relever ce point pour le moment. Il esquissa un mouvement de mâchoire pour commencer à parler, se retenant faute de savoir quoi dire –et surtout, parce qu’il avait faillit mentionner à Isaak quel jour on était, parce qu’il commençait sérieusement à se douter du fait que l’autre n’en avait aucune idée. Sauf qu’il préférait attendre pour ne pas le mettre mal à l’aise, aussi, parce que c’était quand même gratuit de le lui annoncer comme ça, en plein milieu de la conversation.

-C’était comment, chez toi? souffla Russell en plissant un peu des yeux, cueillant un flocon de neige au creux de sa main. Enfin, je sais pas, la suède, c’est différent d’ici?

Il se tortilla un moment sur place, sachant pertinemment que ses questions semblaient vides de sens, parce qu’il n’arrivait pas à trouver les bons mots pour continuer cette conversation, et qu’en se moment il se sentait particulièrement maladroit. Il n’avait qu’une envie; se lever, partir bien vite et aller s’enfouir sous ses couvertures chaudes et confortables pour se réveiller le lendemain et que cette journée soit passée. Ah! Mais aujourd’hui, bon, il avait décidé qu’il avait le droit de posé des questions inutile à celui qu’il aimait, oui, rien de moins, et qu’il n’avait pas à se sentir gêné de le faire et qu’il devrait même le faire avec beaucoup plus d’enthousiasme.

-Oh, Isaak, aussi, comment est-ce que… enfin, je sais pas, ça fait un an qu’on se connais et tout, et on n’en a jamais parlé… si tu veux pas me le dire, ça va, mais tu sais, enfin, c’est intriguant quoi, commença-t-il, sachant pertinemment que l’autre ne devrait rien comprendre de ses paroles. Pour ton bandeau… enfin, je veux dire, oui c’est mignon, mais ce n’est pas que pour ça que tu le portes, et je voulais savoir, enfin, pourquoi tu le portes? Et- et bien entendu, par là, je ne veux pas dire pourquoi de manière esthétique –quoique c’est quand même intéressant à savoir- mais pourquoi de manière… circonstancielle. Tu me suis?


Ouais, non : ou l’art de s’empêtrer dans ses mots suffisamment pour que l’autre ne puisse rien comprendre et, donc, ne pas s’offusquer du fait que vous leur posez des questions trop personnelles.
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Isaak Nilsson
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MessageSujet: Re: Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE   Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE EmptySam 22 Jan - 20:48

Fixant un instant les nombreuses buttes de neige qui recouvraient le sol de l’endroit où ils étaient - il aurait bien été en peine de seulement déterminer de quel endroit il s’agissait -, il laissa son regard errer autour de lui, semblant pratiquement désintéressé, un peu comme s’il agissait ainsi plus pour avoir quelque chose sur quoi poser son regard plutôt que par réelle envie d’admirer la chose. Même si, il devrait tout de même l’avouer, la vue restait somme toute plutôt agréable; et même assez jolie, en fait. Même si le tout n’empêchait en rien qu’il aurait préféré être à l’intérieur, au chaud, plutôt qu’ici - mais enfin, il aimait mieux rester dehors en pleine hiver avec son petit ami plutôt qu’à l’intérieur sans lui.

Mais il ne pouvait malgré tout que se demander pourquoi exactement il avait tenu à ce point à venir ici. Autre que pour la vue, à tout le moins, car il ne trouvait pas que cela faisait un argument particulièrement valable. Quoi qu’il le lui avait peut-être déjà dit, qui sait... Quoi qu’il en soit, il n’avait malgré tout pas vraiment envie de poser la question; Russell risquait plus de le lui expliquer en long et en large, et lui n’allait probablement pas en saisir la moitié. Pas qu’il faisait exprès, mais... *Oh, peu importe...* se dit-il; autant bien penser à autre chose. Fermant les yeux à nouveau, il eut presque envie d’arrêter d’écouter ce qu’il avait à lui dire et de tout simplement s’endormir - sa position était, après tout, raisonnablement confortable -, mais se retint malgré lui. Il dormirait plus tard, et puis, il préférait ne pas laisser la chance à Russell de se moquer de lui s‘il le faisait - on ne savait jamais vraiment avec lui.

Il aurait d’ailleurs bien continué de manger ses réglisses, si elles ne s’étaient pas trouvées au fond de sa poche, sous ses vêtements d’hiver. Quoi qu’elles étaient peut-être ailleurs, en fait; il avait, bien franchement, l’impression que ses poches étaient vides. Mais il était malgré tout certain qu’il les avait avant de sortir dehors, et il était sûr qu’ils n’étaient pas passées par leur chambre avant, et il ne pouvait donc pas les avoir laissé là-bas. Enfin, presque certain... Fronçant les sourcils, ne prenant pas la peine d’ouvrir les yeux, il manqua de laisser échapper un grognement agacé tandis qu‘il analysait mentalement tous les endroits où il aurait pu les laisser. Son sac, peut-être...? Probablement, en fait; seulement, il n’avait aucune idée de ce qu’il en avait fait. Et il n’avait, aussi, pas envie de prendre la peine de vérifier.

-...un pop-sicle avant de rentrer...

-Fait trop froid pour manger des pop-sicles... marmonna machinalement Isaak, laissant échapper un grommellement de mécontentement alors que Russell le poussait doucement, ouvrant les yeux malgré lui.

Il n’avait pas envie de se pousser, lui; mais il savait qu’il était totalement inutile de ne serait-ce que tenter de faire une épreuve de force contre ce dernier, aussi se laissa-t-il faire malgré lui. Puis, se retenant de trop ronchonner, il s’adossa à nouveau contre le dossier du banc de pierre, qui était bien plus dur - et plus froid - que Russell. Posant sa main libre à côté de lui, il regarda un moment sur le sol autour de lui, cherchant à apercevoir son sac à dos; il ne savait pas pourquoi, mais il lui semblait qu’il fallait qu’il trouve ce dernier. Une simple impulsion, peut-être... Puis, voyant que cela était peine perdu, il finit tout simplement par laisser tomber, profitant autant qu’il le pouvait du silence environnant - ou à tout le moins, pour le peu de temps que la chose avait pu durer.

-..toi? fit Russell à côté de lui, tout juste assez fort pour qu’il puisse l’entendre.

-De quoi, moi...? marmonna Isaak d’un ton peu convaincu.

-..sais pas, la Suède, c’est...

Clignant des yeux, il pencha légèrement la tête, le dévisageant presque trop intensément pour que ce ne soit pas troublant. Il avait beau retourner cette phrase dans tous les sens dans sa tête, il n’arrivait tout simplement pas à comprendre où il voulait en venir. Et puis, ce n’était pas comme s’il avait l’habitude de parler de son pays avec Russell - ou avec n’importe qui d’autre, au final. Pas qu’il n’avait pas grand chose à dire sur le sujet, mais... à vrai dire, c’était un peu ça. Surtout hors contexte comme ça.

-C’est...? La Suède, c’est quoi?

Enfin... Tant que ce n’était pas pour dire n’importe quoi sur le sujet, Russell pouvait bien raconter ce qu’il voulait sur la chose que ça n’allait pas vraiment le déranger. Quoi que, quelque part, il était persuadé que ce n’était pas ce qu’il avait voulut dire par là. Il pourrait toujours lui demander de répéter, mais... C’était sans doute un peu inutile en soit.

-C’est... Je sais pas moi...? finit-il par dire sur un ton voulant clairement signifier ‘je vois vraiment pas de quoi tu parles, explique tu veux?’.

Parce que c’était bien beau de dire ce genre de chose, mais si en plus il ne prenait pas la peine de s’arranger pour qu’il puisse le comprendre... Enfin, c’était tant pis pour lui, après tout... Ce n’était certainement pas Isaak qui allait commencer à se plaindre de la chose; et tant pis si Russell n’expliquait pas assez bien quand il parlait de... de...

-Uh...? laissa-t-il échapper à mi-voix, une expression presque désorientée sur le visage.

De quoi est-ce qu’il était en train de lui parler, déjà? Rien d’important, il l’espérait - même s’ils n’avaient probablement pas la même définition de ce qui était important ou non. Secouant la tête, il se perdit un moment dans la contemplation d’un pic de glace qui pendait de l’espèce d’arche à quelques mètres d’eux, ne réagissant qu’à retardement lorsque son nom fut prononcé.

-...fait un an qu’on se connaît et tout, et...

*Euh... Oui, et...?* ne pu-t-il s’empêcher de penser, ne comprenant pas ce que l’autre entendait par là. Cela avait-il quelque chose à voir avec autre chose...? Parce que bien franchement, il n’arrivait pas du tout à voir quoi.

-...ton bandeau... enfin, je veux dire, oui c’est mignon, mais ce n’est pas...

Clignant des yeux, il haussa un sourcil interrogateur. *Mais qu’est-ce qu’il a, lui, tout d’un coup...?* Et il devait sans nul doute la seule personne au monde à trouver ça mignon. Isaak se renfrogna malgré lui à cette pensée; il n’était pas mignon, et il n’aurait sans doute pas manqué de le lui faire savoir s’il n’avait pas eut à lui couper la parole pour le faire. Ce fut d’ailleurs à cet instant qu’il remarqua que son petit ami n’avait toujours pas terminé de parler - il ne se retint toutefois pas de murmurer de manière à peine intelligible quelque chose qui ressemblait à ‘mignon‘ et ‘même pas vrai‘.

-...savoir, enfin, pourquoi tu le portes? Et- et...

Il rêvait, ou Russell était vraiment en train de passer par une dizaine de chemins différents simplement pour lui poser une seule question...? Il aurait pourtant cru qu’avec le temps, il avait finit par comprendre que c’était là une des choses qu’il valait mieux éviter de faire...

-...même intéressant à savoir - mais pourquoi de manière... circonstancielle. Tu me suis?

-Eh... Pas vraiment...? laissa-t-il échapper malgré lui, se retenant de grimacer à sa réponse. Mh... ajouta-il finalement, sans émotion particulière dans la voix. Je peux savoir pourquoi tu me demande ça, tout d’un coup...?

Pas que ça le dérangeait réellement, non; seulement, il n’en voyait pas la raison. Il avait eut des mois pur le faire, alors pourquoi maintenant? Il se demanda d’ailleurs un moment si Russell lui-même en connaissait la raison. Mais, après tout, il avait beau dire, il ne s’intéressait pas tant que cela aux motivations qui le poussait à continuer cette conversation. Conversation qu’il, au final, trouvait un peu... étrange. Comme s’il n’arrivait pas à voir où il voulait en venir. Soupirant, il finit toutefois par lui répondre, ne sachant malgré tout pas vraiment comment expliquer la chose.

-Bah, c’était il y a... longtemps, si on veut, se résolu-t-il finalement à dire, n’arrivant pas à se souvenir du moment exact. Je me rappel pas vraiment... Mais enfin, je me suis juste... fait frapper par une voiture quoi, ajouta Isaak en haussant les épaules. Un accident franchement stupide...

Il ne pu toutefois s’empêcher de grimacer légèrement au souvenir - disons que ce n’était jamais vraiment une expérience particulièrement agréable en soi. Surtout quand l’impact est assez fort pour vous mettre hors service pour plusieurs jours - enfin, c’est ce qu’on lui avait dit, il n’avait jamais vraiment pu en juger par lui-même.

-Et bon... quand je me suis réveillé, ils m’ont dit que je pourrais plus me servir de mon oeil, mais enfin... C’est pas si grave, hein... conclu-t-il d’un ton peut-être un rien plus amer qu’il ne l’aurait voulut.

Puis, fronçant les sourcils, il ne pu que se dire qu’il n’avait, bien franchement, pas vraiment l’habitude de parler autant. Sans doute parce qu’habituellement, il abandonnait l’idée de suivre les conversation avant la fin. Mais enfin... C’était Russell qui le lui avait demandé. Et pour lui, il voulait bien prendre la peine de l’écouter, et de lui répondre s’il le lui demandait.

Même s’il commençait vraiment à avoir trop chaud.
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Russell Fletcher
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Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE Vide
MessageSujet: Re: Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE   Parce qu'il faut faire rennaître la magie [PV - Isaak] SUITE EmptyJeu 3 Fév - 14:46

Russell avait arrêté un instant toute activité cérébrale pour jeter un regard en coin à sa tendre moitié, incertain de ce qu'il devait comprendre. Oui, c'est vrai, il fait trop froid pour manger des popsicles, je sais bien qu'il a raison, mais d'où est-ce qu'il tiens cette idée? Probablement que c'est cette histoire de froid de canard qui lui a donné envie de manger une glace -et, suivant ce train de pensé, il en est arrivé à la conclusion qu'il aimerait bien manger un popsicle au raisin, disons, mais s'est subitement souvenu que cette pensée lui était passé par l'esprit justement parce qu'il faisait froid, et donc, que ce n'était pas un moment judicieux pour manger ce genre de friandises. Oui, c'est probablement ce qui lui est passé par l'esprit. Ah! Le genre de train de pensé* qu'il suit parfois, c'est à se demander où il trouve le temps de penser à tout ça en si peu de temps. Évidemment, notre jeune homme n'aurait pas pu être plus loin de la vérité; ce qu'il croyait maintenant être un reflet du désir que son ami éprouvait par rapport aux friandises glacés n'était qu'une réprimande venant du fait qu'il n'avait pas du tout calculé ce qu'il lui avait dit. Il ne faut pas se tromper: ce n'était pas que le blondinet ne se rendait jamais compte des incohérences de son petit ami, non, c'était simplement que comme il semblait porter attention à ce qu'il disait depuis un moment -et qu'il avait même répondu de manière approprié-, ses espoirs avaient maintenant atteints des sommets, jusqu'à en oublier que finalement, Isaak restait Isaak et ne posséderait jamais une attention plus que minimale à ce qui l'entourait, s'il n'avait pas besoin de porter plus attention que ça. Et encore, des fois il ne portait pas attention alors qu'il le devrait., c'est donc pour dire.

En voyant le petit minois déçu de se dernier, Russell regratta immédiatement de l'avoir poussé sans lui faire part de ses plans. Quels étaient-ils déjà? Ah -tout ce qu'il arrivait à se dire, c'était que si Isaak était tout contre lui, il ne pouvait pas embrasser ses lèvres minces, alors que maintenant, elles étaient à sa portée -même si elles étaient étirés dans une moue des plus charmantes. Il se serait bien penché, là, maintenant, sans demander la permission, mais avec le froid qu'il faisait, il était hésitant. Et si les légendes urbaines étaient vraies, et que leurs lèvres restaient collées parce que l'humidité de leur bouche créait une fine couche de glace les empêchant de se libérer l'un de l'autre? Aussi préféra-t-il le regarder avec un air de chien battu, un peu de buée s'échappant de ses lèvres entrouvertes dans une promesse qu'il préférait ne pas tenir par peur des conséquences. Il se serait bien contenté d'un petit bisou esquimaux -parce qu'il envie envie de voir l'expression surprise d'Isaak, avec ses deux sourcils froncés par l'incompréhension. Il le réprimanderait sûrement -mais doucement, comme pour dire que ça ne le dérangeait pas tant que ça en fait malgré le trouble que cela lui apportait. Il l'aurait fait, oui, s'il n'avait pas eu peur de manquer de coordination -il ne l'avait jamais fait avant! Ce serait la poisse si, par exemple -scénario probable- il lui mettait son nez dans l'oeil, par exemple. Son regard, un peu agité par toutes ses pensées plus saugrenues les unes que les autres se reposa à nouveau sur le visage de son copain, et tout ce qu'il arriva à se dire, c'était un vague 'avoir les lèvres collés contre celles d'Isaak, ça peut pas être si terrible comme destin...' évasif.

Il se pencha donc pour déposer un tout petit bisou sur sa bouche -pour ensuite changer d'idée et décider qu'il ne voulait pas que le bisou soit petit (greeed? Oui. Ahah.) et que, donc, c'était tout à fait normal qu'il passe ses bras autour de l'autre, et qu'il lui enlève sa tuque parce que dans sa maladresse il l'avait fait tomber devant les yeux de l'autre. Ah! Oui, dans des moments comme ça, il n'arrêtait pas de penser à des trucs inutiles -c'était la nervosité qui le faisait parler (et aussi mon envie flagrante de ne pas décrire la scène -mais de quand même vouloir qu'elle arrive, alors je vous laisse l'imaginer tous seuls) ainsi, redoublé du fait que lorsqu'il laissait son imagination s'emballer, ça donnait des résultats comme cette dernière fois, là, lorsqu'ils étaient partis se baigner. Oh -mais tout était prévu. Avec la quantité de vêtements qu'ils portaient en ce moment, ça ne se reproduirait pas -ou plutôt, c'est c'était le cas, il ne serait pas à moitié nu dans les corridors de l'école. Il ne voulait pas que ça finisse -et romantisme mis à part, il n'avait vraiment pas envie de croiser le regard d'Isaak qui lui jetterait un genre de 'mais quesseu tu fou?'. Comme si y'avait que lui qui pensait à ça! Non... c'était probablement le cas, mais quand même. Surtout que tant qu'il ne reculait pas, cette petite superstition de rien du tout restait vrai, et il était obligé de continuer à s'embrasser, comme ça, jusqu'à ce que la température se réchauffe. Ça lui laissait bien quelque mois au minimum, tout de même. Il se dégagea tout de même à contre-coeur (il avait le nez bouché et l'air reste quand même très important), le bout du nez rougit et un air hagard trainant sur son visage.

-Désolé, tu disais quoi par rapport à la suède? J'ai pas vraiment éc...

Il ne prit pas la peine de finir sa phrase que déjà, il retentait sa chance -oui non, c'est qu'il a de la suite dans les idées le petit. Sauf qu'il était quand même plus timide maintenant -il ne pouvait plus compter sur le choc de la première fois pour amadouer l'autre-, aussi le fit-il plus doucement, presque comme une question. Il se retourna subitement, planquant la moitié inférieur de son visage sous son cache-cou -non, louche, vraiment? Quelque chose lui pesait un peu sur le cœur, et il n'arrivait pas à le dire, parce que ça lui donnerait l'impression d'abuser de l'autre. Il préférait lorsque cela venait du coeur -et c'était le genre de chose qui était difficile à avoir venant d'Isaak. Il n'avait toutefois pas lâché sa main dans le procédé, les gants continuant à rendre cette étreinte à la limite de l'inconfortable -sauf que c'était la main de son copain, et donc évidemment, ce n'était pas grave.

-Eh... Pas vraiment...? avait fait Isaak, l'air de ne pas trop comprendre où il voulait en venir avec son histoire de bandeaux. Au moins, ça avait le mérite d'être direct. Sauf que la question qui suivis troubla Russell plus qu'il n'aurait fallut.

-En effet. Pourquoi est-ce que je m'intéresse à ça? Mais la vrai question, tu sais, serait plutôt de savoir pourquoi je ne m'y intéresserait pas.

Il resta grave un moment; oui, il avait déjà vaguement entendu parler de cet accident d'auto, et il avait déjà cru comprendre qu'il n'aurait pas vraiment de réponse claire de sa part; peut-être pas autant parce qu'il ne voulait pas en parler que parce qu'il ne savait lui-même pas quoi dire. Il y a des moments, comme ça, ou même lui préférait se la fermer et laisser couler; ce n'était pas très difficile, puisque déjà, Isaak semblait plus préoccupé par sa chaleur corporel -Russell se plaisait secrètement à croire que ça avait quelque chose à voir avec son baiser, même s'il savait que c'était à cause des multiples couches de vêtements- que par les échos de son propre rire amer. C'était déjà un bon point de départ. Le blondinet se leva donc en essuyant la neige qui avait collée à son jeans -il ne sentait plus ses fesse, puisqu'on en parle- et offrit à l'autre son plus grand sourire pour lui remonter le moral.

-Tu veux faire des anges dans la neige?

Et sans attendre la réponse de l'autre, il se lança dans le premier banc de neige propre qu'il trouva. Malheureusement, il oublia dans son excitation de se présenter dos e premier, et manqua s'étouffer en avalant de la neige; il se contenta de fermer les yeux et préféra faire son premier ange dans cette position plutôt que de se retourner. Il devait avoir l'air vraiment débile en ce moment, mais si ça pouvait faire rire l'autre, même juste un peu... Il se redressa maladroitement pour regarder le résultat finit, faisant la moue en voyant que ses genoux avaient laissés de grosses marques dans la neige. Comme s'il avait essayé de faire des seins à son ange, mais beaucoup trop bas. Il jeta un coup d'oeil vers Isaak, comme pour s'assurer qu'il n'avait pas vu, et se rejeta sur son œuvre raté, histoire d'effacer les traces pour ensuite recommencer juste à côté. Il balança doucement les bras et les jambes à un rythme régulier, déplaçant la neige sous lui.

-Je vais appeler le mien Jacomo. Et toi?


*Euh, plus j'y repense et plus je me demande si je me confond pas avec train of thought mais w/e
Il a l'air innocent comme ça, mais dans le fond, c'est juste un pervers.
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