Elle était entrée dans l’école, couverte de boue. Comme à son habitude, elle était allée dans la forêt pour profiter du fait que le couvert des arbres lui permettait de ne pas y trouver autant de neige qu’ailleurs. Et muni de ses quelques épaisseurs de manteau ultra-slim qui ne dérangent pas vos mouvements, elle s’était bêtement assise sur le sol pour faire ses exercices de respiration. Parce qu’elle avait beau essayer, elle détestait se trouver dans la même pièce que quelqu’un d’autre lorsqu’elle s’entrainait. C’était probablement parce qu’à chaque fois, son esprit finissait par se concentrer sur la respiration des autres –et surtout, à s’insurger, s’irriter et finalement se lever pour aller leur parler des bienfaits d’une respiration régulière. Non, s’entraîner avec d’autres gens n’était pas bon pour ses nerfs. Sauf que voilà; elle avait fait ses quelques exercices de respiration, puis avait répartie son Qi, et avait ensuite fait quelques exercices. Vous saviez que l’on perd beaucoup moins d’énergie si on touche notre cible que si on la manque? C’est pour cette raison qu’elle avait décidé de faire sa fête au tronc de ce gros arbre sans défenses.

Sans défenses mon œil! s’insurgea-t-elle mentalement en jetant un regard hautain à tous ceux qui avaient le malheur de jeter un regard dans sa direction.

L’arbre, sous les chocs répétés dans une cadence à faire frémir le plus précis des métronomes, avait fini par laisser tomber le lourd fardeau qui l’accaparait, une montagne de flocons partiellement fondus tombant sur la jolie tête de Maysun. Tête qui, après cette avalanche inattendue, avait perdu toute trace de doux bonheur et de calme serein pour ne plus montrer, au final, qu’un énervement mal contenu. Même ses sous-vêtements étaient trempés et inconfortables, maintenant! C’est ce qui arrive alors que votre manteau n’est pas imperméable, mais quand même… Ses mignonnes petites bottes brun foncé couinaient sous chacun de ses pas, son irritant qui venait se perdre au bord de ses oreilles pour lui rappeler qu’elle n’avait aucune chance d’être subtile. Vivement la douche chaude qu’elle allait prendre pour se débarrasser des frissons qui la parcouraient. Des gouttes d’eau tombaient sur le sol, glissant de la pointe de ses cheveux à chaque fois qu’elle faisait un geste brusque –c’est-à-dire presque en permanence. Elle pointait un doigt accusateur vers cet élève, là-bas, qui semblait vouloir laisser tomber son papier à côté de la poubelle, et lançait un regard vers la gauche pour s’assurer que cet élève n’était pas en train d’en énerver un autre. C’est fou ce que les anciens aimaient bien faire peur aux nouveaux…

Surtout à cette période de l’année; tout le monde était un peu sur les nerfs. Parce que chacun, peu importe les liens qu’il entretenait avant avec sa famille, savait que cette année, pour la première ou la deuxième fois, il ne pourrait pas fêter Noël avec les siens. Et ça, même pour Maysun, c’était triste. Bon, pour commencer, ils ne fêtaient pas noël chez elle –ils n’étaient même pas catholiques!- et elle emmerdait profondément ses frères, mais tout de même, de ne plus voir leurs bouilles, ça lui faisait tout chose à cette période-ci de l’année. Surtout que chez elle, même en haut des montagnes, il n’y avait jamais autant de neige, et s’il faisait 22 Celsius, c’était qu’il faisait froid. Est-ce qu’il pleuvait dans son village natal? Surement –il pleuvait presque toujours à ce temps-ci de l’année. Est-ce que son frère avait encore essayé d’entrer dans les fermes de caoutchouc? Et son grand frère –est-ce qu’il étudiait sérieusement, ou est-ce qu’il ne faisait que courir après les jolies filles? Elle songea un moment à la lettre qu’elle devrait commencer à écrire, histoire de le leur envoyer un jour. Sauf qu’eux ne lui répondaient jamais… étaient-ils mécontents? Est-ce que ses lettres à elle se rendaient bien? À quelque part, ça l’arrangeait : moins de distraction.

Elle poussa la porte de sa chambre avec la plus grande délicatesse : personne. Elle soupira et ferma bruyamment la porte derrière elle, contente de pouvoir passer sa frustration sur cette dernière sans réveiller sa colocataire.

Y’a un moment que je l’ai pas vue, d’ailleurs… se dit-elle avant de simplement jeter ses vêtements mouillés dans coin et ses bottes sur un petit tapis, près de l’entrée. Et pour les yeux indiscrets qui auraient pu voir s’il y avait eu quelqu’un –ce qui n’était heureusement pas le cas-, la réponse est oui, ses sous-vêtements étaient agencés. Comme toujours. Vous vous attendiez à quoi? Elle ouvrit grand les tiroirs de sa commode, contente de ne plus avoir les vêtements mouillés sur sa peau, mais tout de même consciente du fait qu’il faisait trop froid dans la chambre pour se promener sans. Et puis, ça lui revint subitement à l’esprit : les salles de bain communes. Pas dans sa chambre. Elle grommela, ajoutant à sa pile de vêtements son sac de toilette personnelle –shampooing, savon, débarbouillette, peigne et tout le tralala- avant d’enfiler une robe de chambre, prenant toutefois la peine de l’attacher à sa taille. De toute manière, c’était pas comme s’il y aurait quelqu’un aux douches à cette heure, non? Elle enfila distraitement ses flip-flop –sans se tromper de pied! Elle a un don pour ça- et amena ses choses avec elle, marchant avec toute la dignité que sa tenue pouvait lui conférer. C’est-à-dire plus que la moyenne des gens, puisque l’on parlait d’elle; elle avait le dos droit et le menton pointé droit devant elle. Elle parcourut le corridor jusqu’à la porte de la salle de bain, la poussant comme on pousse la porte menant à son palais –et prit très exactement la troisième douche à partir du fond. Comme toujours.

Elle laissa sa serviette bleu marin dépasser par-dessus le mur de sa cabine, installant son linge sur le petit banc avant d’amener son sac de toilette de l’autre côté du rideau, se défaisant au passage de sa robe de chambre. Elle ouvrit l’eau, esquivant adroitement le jet qui, comme toujours, était bien trop froid au début. Et voilà! Maintenant, tout était parfait dans le meilleur des mondes. Elle laissa l’eau chaude glisser sur sa peau, la brulant presque –et ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle réalisa qu’elle avait vraiment froid. C’était le mois de décembre après tout : il fallait s’y attendre. Et elle savait bien que le pire restait à venir… Elle ouvrit sa bouteille de shampooing dans un ploc sonore avant d’en appliquer généreusement sur ses cheveux. C’était kiwi : son parfum capillaire du moment. Et sur la petite bouteille verte, il y avait un koala à l’air beaucoup trop sympathique pour ne pas avoir l’air louche, mais passons; elle déposa le contenant de manière à s’assurer que l’animal ne regardait pas dans sa direction et rinça ses cheveux. Rien de mieux que de sentir le savon vous couler sur la peau! Sauf quand ça vous tombe dans les yeux, là, c’est la poisse…

Elle entendit le bruit de la porte qui claquait à l’autre bout de la salle. Qui donc avait eu l’idée saugrenue de venir la perturber dans ses ablutions?

… Parce que oui, elle est imbue d’elle-même à ce point-là.

Elle n’aurait su dire ce qui le dérangeait le plus dans toute cette histoire: le fait qu’une fille s’était glissée dans les toilettes à cette heure improbable, ou le fait qu’elle avait choisi la cabine à côté de la sienne alors qu’il y en avait beaucoup, beaucoup d’autres de disponibles? Elle n’était pas irritée, loin de là; juste troublée par cette manière d’agir. N’était-il pas plus largement acceptable de prendre celle qui était plus loin, comme dans à l’autre bout de la salle? En même temps, elle savait qu’elle-même n’aurait pas hésité à prendre sa cabine si quelqu’un avait pris celle d’à côté. Alors elle se contenta de soupirer doucement, tout de même un peu contente de penser qu’il y avait peut-être une autre fille dans cette école de déjantés qui se laissait guider par ses propres habitudes que celles des autres. Elle tiqua légèrement en réalisant tout le boucan que l’autre faisait : elle traînait ses pieds plus tôt, et maintenant, elle l’entendait déposer ses –oui, SES!- sacs tout à côté. Sans vraiment de délicatesse, surtout. Bon –finalement, c’était peut-être juste une intruse dans son intimité, mais elle n’était pas d’humeur à se fâcher. Elle était maintenant sous la douche; elle n’avait plus de raison de s’en faire pour cette histoire de neige, n’est-ce pas? Elle était maintenant au chaud, bientôt totalement propre et…

Non, là, s’en était trop. Et encore une fois, elle n’aurait su dire ce qui le dérangeait le plus –mais cette fois, c’était bien de l’irritation qu’elle ressentait. L’autre chantait dans la cabine d’à côté! Déjà, juste d’entendre des gens se murmurer à eux-mêmes, ça l’irritait dans les corridors, alors quand c’était en plein milieu de sa toilette, son irritation atteignait des sommets inégalés. Elle chantait –et fort, en plus! Ce n’était pas le genre de chose qu’elle aurait été capable de bloquer en mettant simplement sa tête sous l’eau –en plus, l’écho dans cette pièce était des meilleures, comme si quelqu’un avait décidé de former un canon dans cet endroit. Un groupe de musique au complet dans cette salle, pendant qu’elle ne portait pas de vêtements? Parfait; manquait plus que de l’auto-tune et tout serait parfait. Oh! Pas qu’elle était nécessairement pour l’utilisation de cet instrument du diable, mais il fallait dire que l’autre manquait plusieurs notes, et ça irritait sa délicate oreille, qui semblait être connectée à sa capacité d’endurance des autres –et qui rétrécissait à chaque note manquée. Elle étira ses jambes un moment avant de se mettre du revitalisant, massant son cuir chevelu plus férocement que nécessaire.

-No regrets –just love… chantonna-t-elle malgré elle, tout bas.

Oui, c’était bien la dernière chose qui l’agaçait dans cette histoire : elle la connaissait, cette chanson! Et elle était purement addictive, et surtout, une des chansons préférées de notre chère Maysun, bien qu’elle ne l’aurait habituellement jamais avoué, parce que c’est si… tout simplement populaire que ça en devenait gagatisant. Oh! Habituellement, vous direz, d’entendre une chanson que l’on aime, ça apaise les mœurs, non? Dans ce cas=ci, le choix de la chanson n’aurait pu être pire : tout aurait bien été, si l’autre ne se sentait pas obligée de la démolir en faussant! N’osant toutefois pas lui demander tout bêtement de se taire –elle n’était pas dans sa chambre, après tout, et la salle de bain est un endroit publique- elle se contenta de chanter elle-même, cherchant à moins entendre l’autre. Et elle réussit très bien, en fait : elle chantait tellement fort que l’autre ne s’entendait probablement plus, la pauvre. Et si Cléophée n’atteignait pas tout à fait les notes voulues, elle, au moins, elle avait le rythme de la mélodie, alors que Maysun… des notes sans rythme, ça ne vaut pas grand-chose non plus.

-… heart racing in my skin-tight jeans tonight… chanta-t-elle, alors que la jeune fille dans la cabine d’à côté était clairement en train de chanter we can dance until we die.

Subitement, le monde s’arrêta de tourner. Bon; elle avait maintenant finit de se laver les cheveux, elle s’était rasée, lavée, frottée… il ne lui restait plus qu’à fermer l’eau et quitter ce cocon de confort illusoire, bordée qu’elle était par la vapeur qui venait de la cabine d’à côté. L’autre ne savait pas qu’il était bien meilleur pour les cheveux de se laver à l’eau un peu moins chaude? Bon, en même temps, si elle ne se teignait pas les cheveux, ça ne devait pas être un problème. Elle attrapa sa serviette, sortant de la zone mouillée sur la pointe des pieds.

-Tu t’es trompée dans les paroles! la gronda Maysun, bien qu’il était fort probable qu’elle soit la fautive. Et tu fausse vraiment trop, ma pauvre. T’as déjà pensée prendre des cours de chant pour ça? Tu sais, de nos jours, avec de bons professeurs, c’est le genre de chose qui peut s’améliorer…*
Elle finit de s’essuyer, mettant sa serviette sous ses pieds avant d’enfiler des sous-vêtements propres. Le problème, quand on sort de la douche, c’est que l’on ne veut pas se rhabiller tout de suite… alors elle se contenta de s’asseoir sur le petit banc, sortant un peigne pour ensuite le glisser dans ses cheveux lisses et noirs comme la nuit. C’était tout doux, des cheveux, en sortant de la douche : elle aurait pu passer des heures à passer ses doigts dedans, si cela n’aurait pas pu les rendre gras. Maysun ramena ses jambes sous elle, hésitant un instant avant de déposer son peigne dans son sac, en sortant un élastique.

-Si je dis warblers, tu vois de quoi je parles? esquissa-t-elle pas très fort, incertaine.

Elle n’aimait pas parler de ce genre de penchants, peu importe avec qui, et surtout pas avec des inconnus. Mais elles étaient dans la salle de bain! Elle n’aurait qu’à sortir avant que l’autre ait finit sa douche, et personne ne pourrait le lui remettre en pleine face, n’est-ce pas? Et puis, ce n’était pas comme si c’était si compromettant comme passe-temps… enfin, ce ne l’aurait pas été si elle ne l’avait pas considéré comme tel. Elle se mordit la lèvre inférieure, regrettant déjà ce qu’elle avait dit. Avec un peu de chance, l’autre ne l’avait pas comprise avec toute l’eau qui devait s’être infiltrée dans ses oreilles pour atteindre son cerveau de manière irréversible.

*on dirait que je parle d’une maladie grave ._.

Tous les muscles du corps de Maysun s'étaient momentanément raidis, laissant transparaître un malaise évident à quiconque aurai la curieuse idée de regarder dans sa direction par-dessus le mur de sa petite cabine de métal. Elle avait rapidement fait glisser sa serviette de sur ses cheveux, comme pour mettre un terme à ce cauchemars douteux, contente de savoir que ses cheveux séchaient toujours aussi vite; c'est ça, la magie des cheveux courts et lisses. Elle enfila son pantalon dans un froufroutement de vêtement des plus satisfaisant avant de mettre une camisole et une chemise d'un blanc immaculé; on n'aurait su dire, d'ailleurs, si c'était parce qu'elle trouvait de la beauté dans cette blancheur parfaite ou si elle portait ces vêtements simplement parce que ce n'était pas trop compliqué. Elle n'avait jamais eu la tête à ça, de toute manière, et son apparence la laissait indifférente à un certain point. Tant qu'elle était classe. Ou peut-être était-elle adepte de la simplicité et préférait-elle laisser sa grâce naturelle ressortir plutôt que d'utiliser des artifices? Après tout, les jolies filles n'ont pas besoin de maquillage pour être belles, hein. Passons; c'est probablement juste une excuse lamentable pour passer son temps à étudier et s,entraîner et rencontrer des gens plutôt que de s'arrêter deux minutes pour se regarder dans un miroir; elle préférait voir sa réflexion dans les yeux des autres. Ce qui, ma foi, pourrait presque être poétique. Presque.

Elle était plus troublée que jamais, c'était certain: non seulement elle venait de se ridiculiser en publique -même si petit, un public reste un public-, mais en plus, elle était vraiment en train de converser avec une barj de première! Il y avait une nuance entre ne pas comprendre ce que les autres disent et former des phrases totalement différentes et tordues avec les propos d'autrui. Quel être sensé, hein, aurait spontanément cru que quelqu'un lui demandait dans une douche si elle mangeait des petits oiseaux, comme ça, sortit de nul part? Pas elle. Elle se serait contenté de soit ignorer l'autre, soit lui demander de répéter, poliment malgré le fait que c'eût fut troublant. Et l'autre s'attendait à ce qu'elle réponde, aussi, vu le temps qu'elle mettait avant de rallumer l'eau. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien répondre à ça? Que non, elle ne parlait pas d'oiseaux, mais bien d'un groupe de chanteur dans une série américaine populaire? Juste de penser à expliquer lui foutait la honte, et l'idée de simplement suivre le courant de cette étrange conversation l'horripilait également au plus haut point. La réponse est: oui, elle avait l'intention de quitter le lieu de ce crime contre la bienséance sans demander son reste et s'appliquer soigneusement à ne plus jamais y repenser.

Jamais mettre des chaussettes n'eut paru aussi long, mais l'important était qu'elle avait finit par réussir, et à la suite de quoi elle avait mis ses petits souliers noirs*, propres comme il se devait, et rangea bien vite toutes ses bouteilles et ses accessoires dans son sac de toilette avant de prendre sa serviette dans ses bras. Le tout le plus silencieusement du monde, tel un voleur, sans trop oser respirer. C'était un bon exercice en soi; jamais son Qi n'avait été aussi discret qu'en cet instant, se contrôlant de lui-même comme s'il avait peur que sa circulation accélérée puisse trahir leur présence auprès de l'autre jeune fille. Tant qu'elle sortit de cet endroit avant l'autre, elle était correct. Le but: ne pas faire de contact visuel avec l'autre. Tout se porterait mieux ainsi. Elle ouvrit la porte de sa cabine sa même faire grincer les gonds, marchant à petits pas coincés, presque robotiques, vers la porte de sortie de la salle de bain. Maintenant, elle savait pourquoi les gens ne venaient pas prendre leur douche à cette heure: on ne pouvait que faire des drôles de rencontres, pour sûr.

C'est avec un soulagement évident qu'elle sortit de l'endroit, laissant la porte claquer derrière son passage: elle était maintenant sauf. Il se dirigea d'un pas léger vers sa chambre pour aller déposer ses affaires, pas le moins du monde gênée par sa conscience ou par le fait qu'elle venait de planter son interlocutrice en plein milieu d'une conversation. Elle ouvrit doucement la porte de la chambre, encore une fois satisfaite de voir qu'il n'y avait personne; vu l'heure, par contre, elle devait se dépêcher pour emmener son manteau perméable à la couturière du pensionnat, sinon elle serait en retard à son travail à la librairie. Elle n'était jamais en retard. Et, surtout, n'avait pas l'intention de commencer aujourd'hui. Elle attrapa donc le manteau encore humide, sans même tenter de l'essuyer, le tenant au bout de ses doigts comme on l'aurait fait avec une loque décrépie. Ce qui n'était pas le cas: le manteau était neuf, peut-être trop même. C'était probablement pour ça qu'elle n'avait pas encore eu l'occasion de vérifier son petit défaut auparavant.



*I tried looking for a picture but actually failed the fashion test, so I tought I'd better leave it to your imagination.